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12 octobre 2008 7 12 /10 /octobre /2008 12:39
        "Le renard (...) vit de toutes vermines, de toutes charognes et ordures; mais sa meilleure nourriture et celle qu'il préfère, ce sont gélines et chapons, canes et oies, petits oiseaux sauvages quand il les trouve à point (...) Ils font grand dommage aux garennes de lapins et de lièvres, qu'il prennent volontiers par leur grande subtilité et malice et non pas à la course (...) Il sont si malicieux et subtils que ni hommes ni chiens n'y peuvent remédier ni déjouer leurs ruses. Ils demeurent volontiers dans leurs forts, haies, buissons ou fosses, près des villes ou villages, pour toujours faire mal aux poules et autres choses...".
        Ainsi s'exprimait Gaston Phebus, Comte de Foix, dans son livre sur la chasse, écrit entre 1387 et 1389, qui demeure le plus bel exemple de traité de chasse médiéval (voir son site dédié à la Bibliothèque Nationale de France). Depuis toujours, le renard est considéré comme nuisible et, déjà à l'époque de Phebus, il était vu comme un grand danger. Moyennnant quoi, il fut toujours pourchassé par des chasseurs tirant à vue.
        Quel rapport avec des histoires de Pâlis, des histoires de cajats ?
        Comme tous les ans, le renard a été déclaré "nuisible" par un arrêté du Préfet de l'Aube, au nom de l'"intérêt de la santé publique". A ce titre, des pièges sont installés pour le détruire. Au détour d'une promenade dans les Petits Bois, j'ai eu la chance de voir le très curieux dispositif mis en place par les chasseurs de Pâlis: une cage en fer en trois parties dans laquelle un coq vivant occupait le compartiment central. Les deux autres compartiments, munis d'une trappe, se referment avec un mécanisme dès qu'un renard vient voir de trop près la crête rouge de la volaille. Je ne sais pas si le piège a fonctionné mais, au vu du dispositif, il est à espérer que le coq ne soit pas cardiaque car d'aucuns auraient certainement eu le coeur brisé en devant partager pendant quelques heures une infernale promiscuité avec le prédateur historique ...pour une vue panoramique sur les crocs de la bête !
        En dépit de cet exemple local, le vent semble cependant tourner. Zoologistes et les éthologues universitaires et grands chasseurs prennent de plus en plus la défense du renard en soulignant son rôle de "policier sanitaire", celui consistant à éliminer du milieu naturel les faibles, les malades et les morts. De plus, il est le destructeur de quelques milliers de rongeurs par an, particulièrement nuisibles, et de quelques lapins et volatiles le plus souvent maladroits ou malades.
        Un diagnostic qui fait sens quand on met en relief les 50 renards éliminés cette année du finage de Pâlis avec la maladie qui a décimé la population de lièvres.

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